L’hiver pointe le bout de son nez et avec lui reviennent les températures négatives. Vous vous demandez peut-être si votre pompe à chaleur va consommer davantage d’électricité pour maintenir votre maison au chaud quand il fait très froid dehors. C’est une interrogation légitime que nous entendons souvent de la part de nos clients. En tant qu’experts en chauffage, nous vous expliquons pourquoi une pompe à chaleur peut voir sa consommation augmenter par grand froid, et comment continuer à en tirer le meilleur parti en hiver.
Pourquoi une pompe à chaleur consomme davantage par grand froid ?
Toutes les pompes à chaleur ne réagissent pas de la même manière face au froid. La pompe à chaleur aérothermique (systèmes air-air et air-eau) est la plus sensible aux basses températures, car elle capte les calories présentes dans l’air extérieur pour chauffer le logement. Lorsque cet air se refroidit fortement, il contient naturellement moins d’énergie, et la machine doit alors redoubler d’efforts pour extraire les calories disponibles. Résultat : son rendement diminue et ses besoins en électricité augmentent.
À l’inverse, une pompe à chaleur géothermique ou hydrothermique (qui puise les calories dans le sol ou dans l’eau) subit beaucoup moins ces variations, puisque la température de la source reste relativement stable tout au long de l’année.
Le rendement d’une pompe à chaleur se mesure par le COP (Coefficient de Performance), qui indique combien de kilowattheures de chaleur sont produits pour 1 kWh d’électricité consommé. En conditions douces, une PAC air-eau peut afficher un COP de 4 à 5, ce qui signifie qu’elle restitue 4 à 5 kWh de chaleur pour seulement 1 kWh consommé. Mais dès que les températures extérieures baissent, ce rendement chute progressivement.
Pour illustrer concrètement cette évolution, voici un tableau qui montre l’impact des températures extérieures sur le COP d’une pompe à chaleur et ses conséquences sur la consommation électrique :
Rendement d’une pompe à chaleur selon la température extérieure
Température extérieure | COP moyen estimé* | Énergie produite pour 1 kWh consommé | Conséquence sur la consommation |
+7 °C | 4,0 – 5,0 | 4 à 5 kWh de chaleur | Très économique, consommation minimale |
0 °C | 3,0 – 3,5 | 3 à 3,5 kWh de chaleur | Légère hausse de la consommation |
-5 °C | 2,0 – 2,7 | 2 à 2,7 kWh de chaleur | Consommation nettement plus élevée |
-10 °C | 1,5 – 2,0 | 1,5 à 2 kWh de chaleur | Surconsommation, souvent besoin d’appoint |
-20 °C (PAC grand froid) | 2,0 – 2,5 | 2 à 2,5 kWh de chaleur | PAC performante, consommation maîtrisée |
*Ces valeurs sont données à titre indicatif et peuvent varier selon la marque, le modèle et le dimensionnement de l’appareil.
Ce tableau met en évidence une règle simple : plus il fait froid dehors, plus la pompe à chaleur doit consommer d’électricité pour maintenir une température confortable à l’intérieur. Là où une PAC offre un rendement optimal à +7 °C, elle perd jusqu’à 30 % de performance autour de -5 °C, et doit donc fonctionner plus longtemps et plus intensément pour chauffer la même surface.
Cela ne veut pas dire qu’une pompe à chaleur cesse de fonctionner en hiver. Simplement, elle doit mobiliser davantage d’énergie et parfois activer son appoint électrique pour compenser la baisse de rendement. Les PAC air-eau conservent généralement de meilleures performances dans ces conditions que les PAC air-air, qui peuvent atteindre leurs limites dès -7 °C. Quant aux modèles récents dits « spécial grand froid », ils restent capables de fournir un chauffage efficace jusqu’à -20 °C, voire -25 °C, mais avec une consommation tout de même supérieure à celle observée en demi-saison.
Jusqu’à quelle température une pompe à chaleur fonctionne-t-elle en hiver ?
En règle générale, une pompe à chaleur extérieure standard est conçue pour fonctionner normalement jusqu’à environ -5 °C. En deçà de cette plage, elle continue de fournir du chauffage, mais avec plus de difficulté à capter les calories extérieures, et souvent au prix d’une augmentation notable de sa consommation électrique. Les modèles courants supportent mal des froids inférieurs à -10 °C sans perte de rendement drastique. Toutefois, il existe désormais des pompes à chaleur « spécial grand froid » sur le marché : certains équipements de nouvelle génération restent performants jusqu’à -20 °C, voire -25 °C. Ces PAC intègrent des technologies avancées (compresseurs haute performance, fluide frigorigène optimisé) pour maintenir un COP acceptable dans des conditions extrêmes.
La clé est donc d’adapter le choix de la PAC au climat. Nous veillons lors de nos installations à proposer des modèles adaptés aux hivers rigoureux, par exemple des pompes à chaleur haute température qui intègrent une résistance électrique d’appoint se déclenchant en cas de gel intense.
Ce dispositif prend le relais pour continuer à chauffer lorsque la PAC seule ne suffit plus, évitant ainsi une chute du confort thermique (au prix d’une consommation électrique accrue mais maîtrisée). Par ailleurs, dans les régions aux hivers très froids, on peut opter pour une pompe à chaleur hybride couplée à une chaudière. La PAC fonctionne en priorité, mais la chaudière à condensation prend automatiquement le relais lors des pics de froid si le système juge cela plus économique. Cette solution offre le meilleur des deux mondes : la pompe à chaleur assure l’essentiel du chauffage de façon efficiente, et le chauffage d’appoint n’intervient qu’en soutien, sans surcoût inutile.
En somme, une pompe à chaleur correctement dimensionnée pour votre habitation et votre région climatique pourra fonctionner même par grand froid. Elle consommera certes plus d’électricité lorsque les températures plongent, mais restera capable de chauffer votre maison de manière fiable – surtout si elle est bien entretenue et si quelques précautions sont prises.
Comment optimiser les performances de votre pompe à chaleur en hiver ?
Pour tirer le meilleur parti de votre PAC pendant la saison froide tout en évitant les surconsommations, voici quelques conseils pratiques :
Choisir un modèle adapté et bien dimensionné
La première étape est de sélectionner une pompe à chaleur capable de répondre aux températures minimales de votre région. Un professionnel qualifié (comme notre équipe d’Aquaclim Service) réalisera un bilan thermique de votre logement pour déterminer la puissance et le type de PAC adéquats (air-eau haute température, géothermie, etc.). Un dimensionnement précis garantit que l’appareil ne sera ni sous-dimensionné (ce qui le ferait tourner en permanence) ni surdimensionné (ce qui entraînerait des cycles inefficaces). Nous insistons sur cette phase d’étude afin d’assurer à nos clients un chauffage performant et économique, même en plein hiver.
Compléter la PAC par un chauffage d’appoint si nécessaire et facultatif
En cas d’hiver très rigoureux ou de vague de froid exceptionnelle, il peut être judicieux de prévoir un chauffage d’appoint pour soulager la pompe à chaleur. Par exemple, un poêle à bois, un insert à granulés ou même votre chaudière existante peuvent prendre le relais lors des nuits les plus glaciales. Ce soutien ponctuel évite de pousser la PAC dans ses retranchements et limite la surconsommation électrique pendant les pics de froid. Nous conseillons fréquemment cette stratégie hybride à nos clients situés en altitude ou en climat très froid, afin de sécuriser leur confort thermique sans exploser la facture d’électricité.
Améliorer l’isolation du logement
Isolation et pompe à chaleur vont de pair : un logement mal isolé restera une “passoire thermique” difficile à chauffer, quel que soit le système. À l’inverse, une bonne isolation (murs, combles, fenêtres) conserve la chaleur à l’intérieur et réduit la charge de travail de la PAC. Avant l’hiver, vérifiez l’état de votre isolation et réalisez des travaux si nécessaire – c’est un investissement vite rentabilisé en économies de chauffage. Nous rappelons à nos clients que la meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas : en limitant les déperditions, vous permettez à la PAC de fonctionner plus efficacement et de consommer moins. D’après notre expérience, cette étape est cruciale pour un confort optimal. À savoir : renforcer l’isolation peut améliorer de 20 à 25 % les performances ressenties de votre chauffage.
Entretenir régulièrement la pompe à chaleur
Une PAC bien entretenue conservera son rendement maximal plus longtemps. L’entretien comprend le nettoyage des unités (filtres, échangeurs) et la vérification des réglages et sécurités. Par exemple, en hiver, il est important de s’assurer du bon fonctionnement du dégivrage automatique afin d’éviter l’accumulation de givre sur l’unité extérieure. Un technicien spécialisé pourra contrôler tout cela lors d’une visite annuelle. Nous proposons, de notre côté, des contrats d’entretien afin d’accompagner nos clients sur le long terme. Une visite de maintenance avant l’hiver permet de garantir que la pompe à chaleur fonctionne au mieux de ses capacités et qu’aucun composant (ventilateur, compresseur, vanne, thermostat) ne présente de signe d’usure anormale. Un entretien régulier, c’est l’assurance d’une consommation maîtrisée et de performances optimales même par grand froid.
En suivant ces recommandations, vous mettez toutes les chances de votre côté pour passer un hiver serein avec votre pompe à chaleur. La PAC reste en effet l’un des modes de chauffage les plus efficients et écologiques du marché : même par -7 °C, elle fournit encore plus d’énergie qu’elle n’en consomme, là où un convecteur électrique classique restitue tout juste 1 kWh de chaleur par kWh dépensé. En anticipant son comportement hivernal et en adoptant ces bonnes pratiques, vous profiterez d’un confort thermique optimal tout en maîtrisant vos factures de chauffage. Chez Aquaclim Service, nous accompagnons nos clients afin qu’ils profitent d’un chauffage efficient, économique et durable, quelles que soient les conditions météorologiques.